Caractéristiques des élevages rencontrés

La race Lacaune est très majoritairement présente dans la région. D'autres races (Brigasque, Sarde, Corse ou Thônes et Marthod), plus rustiques, sont utilisées dans des systèmes pastoraux.
Les troupeaux sont généralement conduits en un seul lot, souvent avec un agnelage de printemps. Les éleveurs sont dans une logique de maîtrise des coûts de production en limitant les intrants (concentré notamment) et maximisent la valorisation du lait. L’alimentation du troupeau fait appel au pâturage sur prairies et/ou parcours. A noter que seulement 9 % des exploitations sont autosuffisantes sur l’ensemble de l’alimentation, 27 % achètent l’alimentation complémentaire (céréales ou concentré du commerce) et 62 % achètent l’intégralité de l’alimentation sèche.
Les élevages utilisent la monte naturelle pour la reproduction, les éleveurs qui ne gardent pas leurs femelles mettent des béliers de race à viande pour améliorer la qualité des agneaux. A noter un nouvel intérêt des éleveurs pour l’insémination artificielle qu’il conviendra d’organiser (semences fraîches en provenance d’Aveyron sur le rayon de Roquefort).
Les exploitations comptent en moyenne 2,2 UMO mais avec une grande diversité de situations (de 1 à 4). En général la main d'œuvre est principalement familiale organisée autour d’un couple. Près de 60 % des éleveurs ont moins de 40 ans.
Cinq exploitations livrent leur lait à de petites fromageries artisanales des Hautes-Alpes. Le prix constaté est de 1,2 €/l. Les autres éleveurs transforment leur lait directement à la ferme en formages. Les produits fabriqués sont essentiellement des fromages à pâte lactique, des fromages à pâtes pressée non cuite et des fromages à pâte molle. Des produits de diversification voient le jour : yaourts, brousses, flans, glaces…
La commercialisation est orientée majoritairement vers la vente directe (à la ferme, marchés, AMAP, magasins de producteurs…) qui coexiste avec de la vente à des intermédiaires (GMS, épiceries, restaurateurs, crémiers…). Ce mode de commercialisation autorise une très bonne valorisation du lait. Elle se situe à 4,7 €/l aux dires des éleveurs enquêtés. Ce chiffre est corroboré par la moyenne observée dans 4 élevages de la région en suivis dans le cadre des réseaux de références puisque elle s’établit à 4,3 €/l.
Les agneaux restent pour la grande majorité sous la mère entre 4 et 6 semaines. La proportion de vente directe des agneaux est très importante dans cette région où la plupart des agneaux de la filière "brebis viande" sont vendus dans des organisations de producteurs. La vente directe permet une bonne valorisation de l'agneau et donc du lait qu'il a consommé. La demande pour ces agneaux vendus en direct est importante dans la région. La fermeture progressive des petits abattoirs constitue cependant un frein au développement de ce mode de valorisation, les déplacements devenant trop contraignants pour l'éleveur.
Dans un souci d’élargissement de la gamme de produits proposés, des élevages mixtes (plusieurs espèces laitières sur l’exploitation) voient le jour. Le plus répandue est la présence de brebis et de chèvres au sein de la même exploitation. Cette association tend à se répandre car les deux espèces sont complémentaires d’un point de vue alimentaire et la conduite peut être commune au deux espèces.
% d'exploitations ou moyenne sur les enquêtés | |
Race | 69 % en Lacaune, 16 % en multi-race et 16 % une seule race hors Lacaune |
Nombre de brebis | 114 présentes et 94 à la traite (45 brebis/UTH en fromager et 144 brebis/UTH en laitier) |
Renouvellement | 73 % en auto renouvellement |
Productivité | 185 l/brebis/an et 219 l/brebis/an (Lacaune). 19 000 l/an/exploitation |
Lactation | 6,3 mois de traite exclusive |
Allotement | 60 % conduisent en un seul lot |
Reproduction | 56 % ont des mises bas majoritaires au printemps et 24 % en ont toute l'année |
Surface | 27 ha de SAU et 100 ha de parcours en moyenne (grande diversité) |
Occupation des sols | 80 % ont des parcours, 69 % ont des prairies naturelles, 50 % ont des prairies temporaires et 33 % ont des céréales |
Temps de pâturage | 8 mois de pâture/an pour les brebis en moyenne |
Pâturage | 40 % pâture que sur prairie, 18 % que sur parcours, 40 % pâture sur les deux et 1 % sont hors sol |
Ration sèche | 607 g de céréales ou concentrés/animal/jour et 2,5 kg MS de foin |
Origine de l'alimentation sèche | 9 % autonome alimentairement et 62 % achète la totalité de la ration sèche |
Travail | 2,2 UMO/exploitation en moyenne |
Spécialisation | 53 % ont que des brebis lait, 20 % ont un atelier viande en plus, 18 % ont un atelier lait en plus |
Agriculture biologique | 36 % sont en certification Agriculture Biologique |
Vente du lait | 9 % vendent le lait à des laiteries, 38 % vendent le fromage en direct uniquement |
Valorisation du lait | 4,7 €/l en fromage et 1,2 €/l en lait |
Gamme de fromage | 10 % produisent un seul type de fromage et 61 % proposent plus de trois types |
Poids des agneaux à la vente | 62 % : 6-7 kg de carcasse (agneaux de lait) 24 % : 17 kg de carcasse (agneaux engraissés) 4 % : vendent à une semaine |
Vente des agneaux | 71 % vendent en direct, 22 % dans des coopératives et 7 % à des maquignons |
Valorisation des agneaux | 12,7 €/kg carcasse en direct et 4,7 €/kg carcasse en coopérative en moyenne |